Qui se cache derrière la Bibliothèque russe et slave ?


Culture / vendredi, octobre 18th, 2019

La Bibliothèque russe et slave est un trésor qui offre en libre-accès plus de 200 traductions de livres russes : Tolstoï, Dostoïevski, Tchekhov… Mais qui est à l’origine de ce projet ambitieux ?

Les classiques et les introuvables de la littérature russe

La première fois que je suis tombé sur le site de la Bibliothèque russe et slave, je cherchais un texte de Nikolaï Leskov. Cet auteur peu connu en France est pourtant dans les programmes de littérature de tous les petits Russes, à l’égal des plus grands écrivains. Sur internet, impossible de savoir quoi que ce soit. C’est alors qu’est venue à mon secours la « BRS », un site d’une grande richesse pour tout russophile.

On y trouve plus de 200 textes en langue russe traduits en français. Vous voulez lire Léon Tolstoï, Ivan Gontcharov ou encore Sophie Kovalevskaïa ? Leurs écrits, désormais libres de droit, sont disponibles en plusieurs formats, dont PDF. Quelques-uns sont vendus au format numérique. Mais pour faire ce travail colossal, une seule personne : Xavier Mottez.

“On peut ressusciter ces traductions”

Ce passionné, qui a étudié l’Histoire, tient seul le site depuis neuf ans. « Je voyais qu’au début d’internet de nombreux textes étaient publiés en ligne, explique Xavier Mottez à L’Ours Magazine. J’ai profité de l’année France-Russie pour lancer ce projet. » Les traductions, qui datent des années 1870 à 1930, il les trouve sur Gallica ou encore Google Livres. Avec ses connaissances, il voit rapidement la valeur de cette traduction, son ancrage historique.

Parfois, il contacte les descendants des traducteurs pour demander l’autorisation de publier une nouvelle. « Cela a été le cas pour Marc Semenoff, traducteur de grandes œuvres russes. J’ai dit à la famille qu’il est dommage que ces textes dorment, qu’on peut les ressusciter », poursuit Xavier Mottez.

Xavier Mottez, un passionné de Russie

D’où lui viennent cet attrait et ce dévouement pour la littérature russe ? Il faut remonter en 1921, lorsque sa grand-mère, alors très jeune, est retrouvée abandonnée à Marseille. C’était une femme blonde aux yeux bleus, et assez vite une légende est née : cette enfant est une princesse russe qui a fui la Révolution. Des années plus tard, elle a fait une analyse génétique qui a conclu qu’elle venait, de par sa lignée maternelle, du bord de la mer Noire.

Cette histoire familiale a marqué Xavier Mottez qui, comme de nombreuses personnes, est ensuite tombé sous le charme des écrivains russes. Tout a commencé avec Crime et châtiment puis Les frères Karamazov.

Les livres vont maintenant être édités !

A présent, la Bibliothèque russe et slave est une mine d’or pour de nombreuses personnes. On y déniche même un texte écrit par le compositeur russe Nikolaï Rimski-Korsakov.

La maison d’édition Ginkgo vient de lancer une Petite collection slave en partenariat avec le site. Les traductions seront donc commercialisées en format papier ! Pour l’instant, quatre ouvrages sont disponibles : Cœur de chien de Boulgakov, Moumou de Tourguéniev, Le gaucher et Le Pèlerin enchanté de Leskov. Une véritable réussite pour ce site bénévole qui participe au rayonnement de la culture russe.

Une réponse à « Qui se cache derrière la Bibliothèque russe et slave ? »

  1. Bonjour,
    je viens de lire votre pdf du “Grand inquisiteur”.
    Page 20, avant dernière ligne, il y a une faute de frappe : ce devrait être “ta liberté les a conduits”et non comme actuellement “ta liberté las a conduits”. Sinon, parfait.
    Avec ma meilleure considération,
    P. Veissière

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