Celestopol 1922 : au cœur d’une cité russe établie sur la Lune


Culture / dimanche, novembre 7th, 2021

Le recueil de nouvelles uchronique Celestopol 1922 fait de l’Empire russe le maître de la Lune, et sa cité-capitale haute en couleurs le lieu de nombreux événements où l’on peut croiser des personnages tels que Marie Curie et François-Ferdinand.

Pourquoi L’Ours Magazine se décide à parler de science-fiction, demandez-vous ? Tout bonnement parce que la science-fiction elle-même intègre le monde russe à ses décors. C’est la prouesse qu’a réalisé l’écrivain et traducteur Emmanuel Chastellière avec son nouveau livre, Celestopol 1922. Celui-ci imagine une joyeuse pagaille des époques, créant un monde uchronique dans lequel un certain duc Nikolaï a étendu la souveraineté de l’Empire russe à la Lune. Célestopol en est la capitale.

Le satellite de la Terre subsiste et prospère grâce à une ressource rare, le sélénium (on pense à Dune, une des influences de l’auteur). Les personnages qui traversent les treize histoires de ce recueil sont issus du peuple, de l’élite intellectuelle ou sportive, mais aussi de notre réalité historique. Ils infusent dans un décor rappelant sans équivoque la grande Russie. Un passage du roman se situe d’ailleurs en Sibérie même.

Celestopol, une ville slave dans un décor lunaire

Comme dans les plus beaux romans russes, vous retrouverez des noms aux sonorités slaves : Victor Balagov, Kokorin, Nikolaï, Kasia ou encore l’impératrice de Russie, Glorianna. Sans compter Celestopol, qui fait songer à Sébastopol (la cité vénérable), théâtre des plus grands événements. Si le premier Celestopol se déroulait entre 1901 et 1932, celui-ci est focalisé sur l’année 1922. Avec ce nouveau livre, Emmanuel Chastellière approfondit son univers. Il a été sélectionné parmi les finalistes du prix littéraire de l’uchronie ActuSF. Pour rappel, il avait déjà obtenu le prix Révélation des Futuriales en 2018 pour le premier tome.

Nous savions que la Russie était productrice de science-fiction depuis les frères Strougatski, Evguéni Zamiatine, Efim Zozoulia et – pouvons-nous nous autoriser à le mentionner ici ? – Mikhaïl Boulgakov, un écrivain russe maître dans l’art de mêler fantastique et réel. Désormais, nous pouvons dire que la Russie est source d’inspiration pour des auteurs contemporains qui, sans faire de la Russie éternelle un esprit magique, à l’instar d’un Andreï Tarkovski, peuplent la Lune d’une âme slave atemporelle.

Ce livre vous intéresse ? Vous pouvez le trouver ici : Celestopol 1922, aux éditions L’Homme sans nom.