Le musée Moco (Montpellier Contemporain) accueille une exposition sur l’art non-officiel soviétique et russe. Une collection réunie par Andreï Erofeïev.
Andreï Erofeïev, historien de l’art, est l’ennemi juré des partisans d’un art conventionnel. Son exposition « Art interdit 2006 » lui a valu une condamnation en 2010. Alors qu’il dirigeait la partie « nouvelles tendances » de la galerie Tretiakov à Moscou, il a été licencié en 2008. On lui reprochait sa volonté de « désoviétiser l’art ».
Souvent menacé par les nationalistes et orthodoxes russes, ce collectionneur a regroupé près de 130 œuvres d’art : peintures, sculptures, photographies et installations diverses. Ces œuvres datent des années 1950 à nos jours et toutes ont été conçues dans le même esprit : celui de se libérer du carcan soviétique puis de la Russie actuelle.
« Pratiquement tout était interdit »
Andreï Erofeïev a expliqué au journal La Croix : « Puisque pratiquement tout était interdit, les artistes ont été poussés à l’extrême dans la provocation et la transgression pour créer un espace de liberté face au réalisme socialiste ». On peut notamment admirer le Sots Art, une forme de pop art qui détourne les figures mythiques de Lénine et Staline.
Le collectionneur Erofeïev est également le commissaire de l’exposition montpelliéraine. Il espère ainsi faire bouger les lignes de l’art russe. Il estime qu’aujourd’hui encore l’art de son pays est cantonné à « des pratiques extrêmement conservatrices et antimodernistes, surtout sur la politique, le sexe ou la religion ».