Epicerie russe Montpellier : toute la gastronomie d’Europe de l’Est


Edito, En passant, Reportage / dimanche, avril 2nd, 2017

En face de la Poste, près de la gare de Montpellier-Saint-Roch, une épicerie slave enchante narines et papilles. Accompagné d’un camarade journaliste, je m’y rends pour fureter et dénicher notre repas de midi. La boutique est étroite : deux rayons. Les produits sont tous importés et, ce faisant, en langue étrangère. Les lettres cyrilliques et l’alphabet polonais nous entourent.

Tatiana, une jeune vendeuse blonde, nous explique : “Nous nous sommes installés il y a trois ans. Notre commerce fonctionne plutôt bien. Si l’on travaille, on peut toujours prospérer”. Nous craquons d’emblée pour un lot de beignets adipeux. “Ils sont fabriqués par une dame âgée qui nous les envoie régulièrement, précise Tatiana. Ils sont farcis à la viande, à la pomme de terre, au chou et au fromage.”

Les clients, eux, ne sont pas là pour découvrir. Pas d’hésitation. Les habitués sont de toutes origines : un groupe de Lituaniens malingres, un homme silencieux, un autre loquace et le dernier mystérieux. Ils ont tous leur avis sur les bières que vend l’épicerie. “L’Ekstra est la meilleure bière lituanienne, nous glisse un membre du petit groupe, l’air averti. Elle a bon goût et se boit facilement.” Le Blanc entre dans la conversation : “Les bières slaves ne sont pas gazéifiées comme les Occidentales. Leur méthode rend la boisson plus douce.” Pivo ! C’est ainsi que les Russes disent bière.

Švyturys Extra bottle and Švyturys glass
La Svyturys Ekstra est une bière légère de Lituanie. @Dobromila/Wikimedia

Ce havre slave n’accueille pas que des Russes. “La communauté russe à Montpellier est conséquente. Elle n’est pas aussi importante qu’en Allemagne, par exemple, mais il y en a”, affirme Tatiana. Etonnant. Nous savions que la Côte d’Azur, la Savoie et quelques villes françaises accueillaient l’immigration russe, mais nous ignorions tout à fait que se formait dans l’Hérault une communauté slave partie dans les années 2010. La ville compte au moins une autre épicerie de ce type, près du Corum. Son nom : La Belle Russie.

Je m’y suis rendu, pour compléter mon reportage improvisé. La caissière me reçoit avec un large sourire. Très vite, elle déchante : “La patronne n’aime pas parler aux journalistes… Et la patronne n’aime pas que je donne son numéro”. Avec l’accent russe qui va bien. Je la cuisine – après tout, je suis chez un traiteur… Elle vient de Russie, elle aussi, il y a peu. Loin d’avoir éclairci le mystère des épiceries russes de Montpellier, je n’ai fait que planter le décor.

La suite nous dira si la gastronomie russe peut parvenir à s’implanter dans le Sud de la France.

Paul LEBOULANGER

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