Coronavirus en Russie : démêler le vrai du faux


Edito / lundi, mars 9th, 2020

L’ambassade et le consulat de France à Moscou recommandent de reporter les voyages vers la Russie en raison de l’épidémie de coronavirus. Mais risque-t-on vraiment la mise en quarantaine ? Voici l’état des lieux.

Que recommande l’ambassade ?

Le ministère des Affaires étrangères, ainsi que les instituts représentant l’État français en Russie a dévoilé ses recommandations le 6 mars. La France conseille ainsi à tous les citoyens de reporter ou annuler tout voyage à Moscou en raison d’un décret pris par la ville de Moscou. Ce texte demande aux étrangers venus des zones à risque* de rester isolés 14 jours par précaution.

Alors que faire ? Il faut savoir que ce décret n’est pas une mise en quarantaine obligatoire et que dans les faits, les voyageurs venus de France ne subissent qu’un contrôle sanitaire de routine. Le décret a été promulgué par la ville de Moscou mais l’Etat russe n’a pris aucune disposition de mise en quarantaine. La directrice de Tsar Voyages en France a confirmé qu’aucun client n’avait rencontré de difficulté.

Auto-isolation, mais pas de quarantaine

Selon les agences de voyage, qui doivent enregistrer de nombreuses annulations, tout n’est qu’une affaire de mauvaise traduction. L’ambassade de France parle de mise en quarantaine alors que le texte russe évoque une auto-isolation consentie par le voyageur.

La Russie prend tout de même des mesures assez fortes contre l’épidémie puisque les personnes venant de Chine sont désormais interdites d’entrée dans le territoire. La liaison entre Nice et Moscou via train est coupée jusqu’à nouvel ordre, depuis le 4 mars, selon une décision du ministère russe des Transports.

Du côté géopolitique, les Etats-Unis ont accusé la Russie de désinformation à propos du coronavirus. En effet, une série de tweets sous-entendaient que ce virus a été conçu par la CIA pour mettre à mal l’économie chinoise. D’autres messages relayés sur les réseaux sociaux visaient personnellement Bill Gates. Quant à savoir d’où provenaient ces tweets…

*Les zones à risques visées par Moscou sont la France, l’Italie, l’Allemagne, la Norvège, les Etats-Unis, la Chine, la Suisse, le Royaume-Uni, l’Iran et la Corée du Sud.