Après l’incendie, que reste-t-il de la datcha de Rimski-Korsakov ?


Culture / mercredi, juillet 13th, 2022

Un incendie accidentel a ravagé la maison où est mort le grand compositeur russe. Transformé en musée depuis les années 1960, ce lieu abritait des archives précieuses.

C’est une terrible nouvelle pour les amateurs de musique classique russe. La dernière demeure de Nikolaï Rimski-Korsakov, le célèbre auteur de Schéhérazade ou du Vol du bourdon, est en très grande partie endommagée par un incendie survenu le 2 juillet dernier. Cette maison familiale est située dans le petit village de Loubiensk, dans l’oblast de Pskov, à proximité de la frontière estonienne. C’est ici que Rimski-Korsakov a passé ses derniers jours, en 1908.

Outre l’importance historique du lieu, qui a été converti en musée-mémorial en 1967, on peut surtout déplorer la disparition de nombreux objets et archives qui y étaient conservés. En effet, la maison de Rimski-Korsakov n’abritait pas moins d’un millier de pièces exposées. Selon toute vraisemblance, la grande majorité de celles-ci est partie en cendres. C’est ce qu’a confirmé la directrice du musée, Svetlana Melnikova : « La maison sera restaurée, mais de nombreux objets sont irrémédiablement perdus ».

20% des pièces peuvent être restaurées

Dans ce drame un espoir est toutefois permis, puisque 20% des pièces – soit 200 environ – pourraient être restaurées. Ce qui permettra d’étoffer un musée hélas dépouillé. Rappelons que pendant la Grande Guerre patriotique, la maison de Rimski-Korsakov avait déjà subi un incendie. Elle avait alors été reconstruite à l’identique. Svetlana Melnikova a donné des détails sur les pièces sauvegardées : « Les employés du musée ont sauvé des photographies uniques et de nombreux objets authentiques. La plus grande perte pour le musée est celle de sept pièces de mobilier commémoratif. » Ces dernières devraient être restaurées à partir des photographies.

Parmi les « objets authentiques » dont parle la directrice du musée, on trouve la plupart des partitions du compositeur. Un soulagement. Quant à l’évitable fait divers, car il s’agit certainement d’un accident, aucun blessé n’est à déplorer. Mikhaïl Vedernikov, gouverneur local, pointe « la négligence des constructeurs » qui devaient réparer le toit de la datcha. C’est tout de même près de 200m² du pavillon principal de la maison qui a été rongé par le feu.