Johann Admoni : biographie du compositeur

Le compositeur russe Johann Admoni était directeur du Séminaire des compositeurs amateurs. Il a formé Vladimir Vavilov.

Enfance et famille de Johann Admoni

karl marx dessau
Buste de Karl Marx à Dessau, ville natale de Johann Admoni.

Johann Admoni est né en 1906 à Dessau, en Allemagne. Son père est le célèbre historien et publiciste juif Gregor Krasny-Admoni. Pendant toute son enfance, Johann porte le nom de son père, Krasny, ce qui signifie « rouge ». Cependant, à partir de 1917, la famille change Krasny en Admoni, qui veut aussi dire « rouge » mais en hébreu.

La mère de Johann Admoni, Raisa Pumper, est la ville d’un grand avocat de Saint-Pétersbourg. En raison de ses liens familiaux, elle fait déménager la famille Admoni en Allemagne, ce qui explique que Johann est né à Dessau. Son frère, Vladimir, prendra aussi le nom d’Admoni. Il sera par la suite un des plus célèbres linguistes et germanistes.

Musicien dans l’âme, formé par Steinberg

En 1922, Johann Admoni entre à l’université de Saint-Pétersbourg (Leningrad) pour y étudier les sciences sociales. Il obtient son diplôme d’avocat avec brio en 1926. Cependant, la musique l’attire trop vivement. Son père lui a enseigné la musique dès son plus jeune âge et il a développé un talent pour le chant, suivant même des cours au Conservatoire de Saint-Pétersbourg.

Johann Admoni passe un examen d’entrée au Conservatoire en 1927 en présentant ses propres chants. Il est reçu avec des applaudissements. Il devient l’élève du compositeur Maximilian Steinberg, ancien professeur du grand Dmitri Chostakovitch. Johann Admoni termine ses études au Conservatoire en 1931 et déménage à Vologda, où il est recruté comme directeur musical et compositeur au Théâtre d’art dramatique.

Johann Admoni à Vologda : des années productives

Grâce à la formation musicale qu’il a reçue, Johann Admoni commence à écrire des romances sur le style d’Alexandre Blok et Heinrich Heine. Il compose ensuite de grands ballets, parmi lesquels on peut citer AO et The war against salamanders ou encore l’opéra The Undertaker. Il ne reçoit pas de soutien de ses semblables car sa musique est loin d’être avant-gardiste. Il arrête de composer de grandes œuvres pendant de longues années.

Au début des années 1930, Johann Admoni se consacre à développer la culture musicale à Vologda. Il organise des courts séminaires pour les personnes modestes qui ne peuvent pas prétendre à entrer au Conservatoire. Il cumule des postes de directeur de la radio, directeur de la diffusion musicale puis directeur artistique au sein de la Société philharmonique de Leningrad.

Le goulag puis le Séminaire des compositeurs amateurs

En 1941, sur la base d’un signalement, Johann Admoni est arrêté par les autorités soviétiques. Il passe cinq ans, jusqu’en 1946, dans un camp de rééducation. C’est grâce à l’influence de Dmitri Chostakovitch, alors couronné de succès en URSS, qu’il a été libéré. A sa sortie du goulag, n’ayant pas la possibilité de vivre à Saint-Pétersbourg, il s’installe à Tachkent, en Ouzbékistan. Là-bas, il enseigne la composition musicale au Conservatoire.

Entre 1947 et 1949, il parvient à outrepasser les interdictions et se rend à Saint-Pétersbourg. Avec ses anciens camarades, comme Joseph Pustylnik, il fonde le Séminaire des compositeurs amateurs, dont il devient directeur. Il s’agit d’un séminaire informel et gratuit pour promouvoir la musique au-delà des barrières du Conservatoire.

Johann Admoni devient critique musical

Vladimir Vavilov fut l’un des élèves de Johann Admoni.

Cette idée fabuleuse a été reprise par la suite dans de nombreuses villes de l’Union soviétique, mais la création a toujours été attribuée à Johann Admoni. Ces formations gratuites ont permis à de nombreux étudiants d’entrer ensuite dans des institutions, des universités et des conservatoires. L’un des plus connus est Vladimir Vavilov.

En 1951, à nouveau confiant, Johann Admoni reprend la plume pour composer une nouvelle œuvre importante, Concerto pour piano avec orchestre. Il devient ensuite vice-président de l’Union des compositeurs de Leningrad, directeur musical du studio de cinéma Lennauchfilm. Sa fin de carrière a été consacrée à la critique musicale, notamment dans les journaux soviétiques.

Œuvres de Johann Admoni

  • 1935 : The Undertaker (opéra)
  • 1936 : AO (ballet)
  • 1936 : Petrograd en 1917 (poème symphonique)
  • 1938 : War against the salamanders (ballet)
  • 1941 : Natasha (ballet)
  • 1951 : Concerto pour piano avec orchestre
  • 1960 : Still alive (cantate)
  • 1971 : Triptyque de la Révolution (cantate)