Sergueï Rachmaninov est l’un des grands compositeurs russes du siècle dernier. Influencé par Tchaïkovski et grand ami de Vladimir Horowitz, il a intégré le piano à la composition.
Les débuts et la formation
Sergueï Rachmaninov (ou en français Serge Rachmaninoff) est né le 1er avril 1873 à Semionovo au sein d’une famille de la petite noblesse désargentée. Son père est un personnage généreux et attentionné, sa mère semble plus aigrie. Ils trouvent l’argent nécessaire pour que Sergueï reçoive des leçons de piano données par Anna Ornazkaïa. Cette dernière est diplômé du Collège fondé par Anton Rubinstein, qui deviendra le Conservatoire de Saint-Pétersbourg.
La famille emménage à Saint-Pétersbourg. Mais très vite, les parents de Sergueï ne peuvent plus se supporter et divorcent. Les enfants restent avec la mère, et la grand-mère Sofia Boutakova, qui adore le petit Sergueï. A seulement neuf ans, il entre au Conservatoire de Saint-Pétersbourg puis au Conservatoire de Moscou, où il est formé par Nikolaï Zverev, un proche de Rubinstein et Tchaïkovski.
Rachmaninov est resté sa vie durant un homme organisé, fidèle à ses habitudes, soucieux d’ordre et de ponctualité (Nikolaï Zverev)
Les premiers succès
Ce Nikolaï Zverev est un perfectionniste qui réclame la musique dans tous les compartiments de la vie : lire, écouter, travailler sans relâche… Il permet à Rachmaninov de rencontrer Piotr Ilitch Tchaïkovski, qu’il admire mais avec qui il se fâche, défendant l’intégration du piano dans les compositions. A quinze ans et diplômé, il parfait sa formation avec Anton Arenski et Sergueï Taneïev. Pour le piano, il se fie à Alexandre Siloti, lui-même disciple de Lizst et Zverev.
Au Conservatoire, il est le camarade d’Alexandre Scriabine, Joseff Lhévinne et Alexandre Goldenweiser. Récemment marié à sa cousine Natalia Satine, heureux, il commence à composer et rencontre le succès, avec notamment son premier Concerto pour piano. Voulant s’imposer comme compositeur, il écrit sa première symphonie.
Dépression puis amitié avec Horowitz
La première symphonie de Rachmaninov est dirigée par Alexandre Glazounov, qui est totalement ivre. C’est un fiasco complet. Rachmaninov entre alors dans une profonde dépression, qui durera près de quatre ans. Après cette longue cure, il revient en force et compose une Sonate pour piano et violoncelle. C’est le début d’une période joyeuse, où il voyage à Dresde, aux États-Unis… Gustav Mahler dirige son troisième concerto à New York.
Le concerto n°3 appartient à Horowitz. (Sergueï Rachmaninov)
Après la Première Guerre mondiale, toutefois, il retombe dans la tristesse, avec la perte de son ami Scriabine et le début d’une période incertaine. Il est contraint à l’exil avec Nikolaï Medtner. Il broye du noir mais arrive à composer : Rhaposdie sur un thème de Paganini et Symphonie n°3. Ce qui le sauve de la dépression est son amitié avec Vladimir Horowitz, qui comprend parfaitement son œuvre et la joue à merveille. Horowitz et Rachmaninov ont pour projet de jouer à quatre mains le troisième concerto du compositeur. C’est une amitié musical extraordinaire, sur les terres américaines, plus ou moins arrangée par un certain Alexandre Greiner.
En Russie, par contre, sa musique est peu appréciée, voire même bannie dans les années 1930. La raison en est un article cosigné par Rachmaninov, le fils de Tolstoï et Ivan Ostroilenski contre Tagore, un compositeur favorable à l’URSS. Il meurt le 28 mars 1943 à Beverly Hills, après avoir composé sa dernière œuvre, Danses symphoniques.
Quelques œuvres
- Symphonie n°3
- Concerto pour piano n°2
- Concerto pour piano n°3
- Rhapsodie sur un thème de Paganini
- Danses symphoniques
- Les vêpres