Dans les années 1990, l’apogée des mafias russes a lieu en Russie, alors que le communisme s’écroule. Mais quel est le nom de la plus forte ? Qui sont les mafieux russes célèbres ? Voici les extraordinaires histoires de ces organisations criminelles.
1. Solntsevskaïa
Jaillie dans une cité-dortoir moscovite, la Solntsevskaïa est sur la liste d’Interpol. Elle regrouperait plus de 1 500 membres dirigés par 6 parrains de grande envergure. Son influence criminelle s’étend sur de nombreux pays d’Europe. On a pu le constater en France avec l’affaire Mikhaïl Jivilo, finalement arrêté dans le 16e arrondissement de Paris par la police après un mandat d’arrêt international mais surtout une protection tacite de l’Etat français et russe.
En 2004, l’organisation a aussi fait parler d’elle en Belgique avec les frasques d’un proche d’Elstine. L’histoire de la Solntsveskaïa est marquée par les faits d’armes incroyables, par exemple la mise sous tutelle de la plus grande banque de commerce russe ou encore avoir réussi à contrôler le procureur de Russie en 1994.
La mafia est aujourd’hui dirigée par un puissant parrain, Sergueï Mikhaïlov, et développe un nombre incalculable de crimes : trafic de drogues et d’armes, blanchiment d’argent, prostitution, traite de femmes, corruption de fonctionnaires et hommes politiques, enlèvements, fraude, extorsion, aide à la clandestinité…
2. Izmaïlovskaïa
On ne peut parler de mafia russe sans évoquer celle qui encore aujourd’hui inquiète de nombreux pays. L’Izmaïlovskaïa, déjà surpuissante dans les années 1990, compterait encore aujourd’hui 500 membres dont 200 très actifs. Cette mafia, la plus ancienne de Russie, est organisée de façon militaire et aurait des liens avec les services secrets russes.
L’Izmaïlovskaïa a toujours été dominée par des hommes très riches et influents. Le parrain pendant plusieurs années, Anton Malevski, a trouvé la mort en 2001 dans un supposé accident de parachute en Afrique du Sud. De nombreux mafieux ont laissé leur empreinte sur ce groupe (Trofimov et Nestrouev par exemple).
La mafia est spécialisée dans les assassinats et l’infiltration d’entreprises, ou encore l’extorsion. Elle a notamment été à l’origine de la rénovation du marché Gorbouchka à Moscou. Et même si ses leaders ont été arrêtés, l’organisation continue de prospérer sans inquiétude, notamment lors de l’affaire Benalla en France, dans laquelle le proche du président français a signé des contrats avec Iskandar Makhmudov, homme d’affaires soupçonné d’appartenir à Izmaïlovskaïa.
3. Dolgoproudnenskaïa
Considérée par Interpol comme l’une des plus dangereuses et puissantes mafias de Russie, la Dolgoproudnenskaïa est composée de sportifs de haut niveau amateurs d’arts martiaux mais aussi d’anciens policiers reconvertis. Cette organisation contrôle tout le Nord de Moscou mais aussi une partie de Saint-Pétersbourg.
Associée à la Pouchkinskaïa (voir plus bas), et à l’Ivanksaïa, elle a pu étendre son influence dans plusieurs pays du centre de l’Europe ou encore Hong Kong. Trois parrains ont longtemps dominé cette mafia : Rostika, Savoski et Patchika Tsiroulia. Leurs domaines d’expertise sont le vol, la protection, le contrôle de casinos, le racket ou encore le crime au logement (obliger un propriétaire à vendre son bien à prix très faible).
4. Podolskaïa
La Podolskaïa est une organisation qui a toujours réussi à avoir des liens avec les autorités. Développée autour du quartier riche et prospère de la capitale, Podolsk, cette mafia a probablement eu de fortes attaches avec le ministère de l’Intérieur. Elle s’est enrichie grâce au vol et au racket mais a eu du mal à poursuivre ces activités, ce qui l’a amenée à composer avec la police.
Aujourd’hui, la Podolskaïa existe toujours car sans être gigantesque, elle sait se maintenir à flot et s’adapter. Le groupe est faible mais réussit tout de même à nuire : trafic d’armes et de drogues, corruption de fonctionnaires et d’hommes politiques, blanchiment d’argent, prostitution, etc…
5. Liouberetskaïa
La Liouberetskaïa est un modèle d’organisation criminelle. Sa hiérarchie, sa structure, tout est millimétré de manière militaire. En haut de la pyramide, Alexandre Bobylev, alias Raoul. Le mouvement se repose sur de jeunes Russes nationalistes, souvent le crâne rasé et amateurs de sports de combat. La mafia est divisée en 18 familles de 500 membres ; chaque groupe lui-même divisé en unités.
Cet ordre permet à la Liouberetskaïa d’échapper au contrôle de tous les gouvernements. Mais aussi de spécialiser les groupes et les individus dans les domaines de prédilection de la mafia : vol, trafic, répression physique, ou encore meurtres commandités pour Sergueï Zoubritskii. L’organisation s’étend aux Etats-Unis, Israël, Hongrie et Allemagne et reçoit des commandes de grands parrains du crime mondial.
6. Orekhovskaïa
La mafia Orekhovskaïa se compose de jeunes hommes de 18 à 25 ans réputés pour être extrêmement violents. Ils sont principalement connus pour agresser et racketter les conducteurs de tramway et de métro. Cette mafia était dirigée par Sylvester, pseudonyme de Sergueï Timofeiev. Ce bandit, surnommé « le PDG de Moscou », dirigeait au tournant des années 1990 plus de 30 banques et quasiment tous les marchés de la capitale.
Fanatique de Rambo ou encore Rocky, il incite les jeunes de sa bande à torturer et tuer si besoin, femmes et enfants inclus. Lorsque l’Orekhovskaïa se met à dominer le réseau de restaurants, Timofeiev entre en conflit avec les mafieux tchéchènes et azéris. Il parvient à les battre et décide de se ranger, se mettre aux affaires propres et légales. Mais il n’en a pas le temps. Il est assassiné le 13 septembre 1994 dans sa Mercedes-Benz 600, chargée d’explosifs.
Sa mort entraîne une dissolution de l’organisation, ou plutôt sa mise sous tutelle par une autre mafia, la Solntsevskaïa.
7. Taganskaïa
Le groupe mafieux russe Taganskaïa a une particularité : son objectif est surtout d’éliminer les autres groupes ethniques. Les membres sont donc uniquement Slaves et dirigés par un parrain, Issaev. En 1995, ce dernier lance une guerre contre les mafias tchétchènes. Mais ce conflit ne leur profite pas du tout et de nombreux leaders sont assassinés : Igor Astrakhov, Pyra, Chmil…
Ce déclin rapide l’a contrainte à ne plus s’occuper que d’affaires essentiellement moscovites. Son association avec l’organisation Mazutska lui permet d’investir le milieu du jeu, mais aussi les communautés asiatiques.
8. Pouchkinskaïa
L’histoire de la Pouchkinskaïa ressemble à celle des mafias italiennes. Une fois qu’elle a atteint son apogée, sa période de gloire, des divisions internes ont commencé à percer. En 1996, en effet, les principaux membres du groupe se font la guerre. Vaguin et Khiatroussov, des mafieux éminents, sont tués au cours de ce conflit.
Cependant, sa puissance n’est pas atteinte par ces bisbilles. Les liens particuliers que la Pouchkinskaïa entretient avec l’aéroport de Cheremetevo à Moscou lui permettent de faire de l’import-export d’électroménager et de matériel de loisirs entre plusieurs pays : Chine, Thaïlande, Etats-Unis, Allemagne… L’organisation contrôle également plusieurs casinos et commercialise des alcools forts, comme la vodka baptisée la Poutinskaïa, du nom du président russe.
9. Leninskaïa
La Leninskaïa n’est pas vraiment une mafia, mais plutôt une brigade, c’est-à-dire un sous-groupe mafieux. Elle a prospéré dans les années 1990 avec à sa tête Boris Antonov, surnommé « le cyclope ». Cette organisation avait de très étroits liens avec un parti politique, le Parti libéral-démocrate de Russie.
Grâce à l’acquisition de parts dans les plus grandes banques du pays, la Leninskaïa contrôle des immenses fonds normalement humanitaires ou sociaux. Elle s’en est servie pour se développer dans plusieurs pays, comme la Suisse, la Hongrie, Israël et les Etats-Unis.
10. Sokolnitcheskaïa
Autour du Parc de la Culture, à Moscou, entre le café Stromynka et le restaurant Falkia, l’une des mafias les plus connues de la capitale russe est née. A la tête de cette puissante mafia, quatre hommes : Alexandre Prokofiev, Volodia Savosskine, Vitia Kazennof et Valerii Sevastianov. Cette organisation criminelle russe n’a aujourd’hui plus aucune influence et tous ses chefs sont emprisonnés.
Super intéressant ! C’ est la première fois que j’ entend parler de toutes ces mafias russes Mais ça ne me surprend pas ….les ruskoffs se sont bien organisés avec sans doute quelques passerelles dans le monde politique et tout autres milieux de pouvoir
« les extraordinaires histoires »
Elles n’ont pas grand-chose d’extraordinaire, ces histoires. Ce sont des malfrats auxquels le pouvoir a délié les mains.
La manière que vous avez de les idolâtrer est particulièrement choquante pour quelqu’un qui, comme moi, a vécu sous leur règne de terreur. Ils ne méritent qu’une chose : être emprisonnés et oubliés.
Bonjour, merci pour votre commentaire. Le sens du mot “extraordinaire” est ici employé dans son sens premier, c’est-à-dire “hors de l’ordinaire”. Nous présentons l’histoire de ces différents groupes et de leurs crimes loin de toute admiration ou empathie.
Et c’est ce sens que je conteste: ce n’est pas hors de l’ordinaire, c’est une lugubre routine, pour la Russie des années 1990.
Aussi, si vous vouliez éviter l’admiration ou l’empathie, vous auriez probablement choisi d’autres images pour illustrer votre article.
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