S’il fallait ne choisir qu’un lieu pour voir le génie russe sur une toile, les passionnés devraient opter pour l’exposition Ilya Répine : peindre l’âme russe, qui se tient en ce moment au Petit Palais.
Vous avez jusqu’au 23 janvier pour prendre votre billet. Au-delà de cette date, plus aucune excuse. Nous conseillons vivement aux amateurs de culture russe de venir admirer les merveilleux portraits et paysages croqués par Ilya Répine. Ce peintre russe du 19e siècle, rattaché longtemps au mouvement des Ambulants, eut pour maître Ivan Kramskoï. Si son nom est peu à peu tombé dans l’oubli côté français, il se rappelle désormais à notre mémoire.
Le Petit Palais a bénéficié d’une centaines d’œuvres signées de l’artiste russe, ce qui explique que cette exposition soit si riche. Parmi les prêteurs, on compte avant tout la galerie Trétiakov de Moscou, mais aussi le Musée d’État de Saint-Pétersbourg et le musée d’art de l’Ateneum à Helsinki. Imaginez : des tableaux qui ont traversé l’Europe pour rallier Paris, rien que pour le plaisir de nos yeux ! Au-delà de Répine, on (re)découvre aussi l’Histoire de la Russie, de l’émancipation des serfs au couronnement de Nicolas II, puis à la Révolution russe.
On croit vivants les Russes du 19e siècle
Si l’on est aussi élogieux envers cette exposition, c’est bien sûr pour son contenu. Ilya Répine était un artiste hors pair qui maniait l’art du portrait avec brio. C’est pourquoi la grande majorité des œuvres qui nous sont présentées sont des visages de personnalités qui ont fait la Russie, ou des Cosaques rieurs et avinés, des moujiks éreintés et pieux, ou même la propre famille de l’artiste, qui fut l’une de ses plus grandes sources d’inspiration. Son propre visage fut aussi immortalisé et prouve que la délicatesse de son pinceau pouvait quelque part refléter celle de ses traits.
Les portraits de Répine sont d’un réalisme bluffant. Si vous voulez voir Modeste Moussorgski vivant, si vous voulez croiser le regard de Léon Tolstoï au détour d’une promenade, ou partager la concentration des directeurs du Conservatoire – Glazounov et Rubinstein – alors rien de plus simple, ils vous attendent « en chair et en os » dans les dédales du Petit Palais. Autres thèmes de prédilection de Répine : Paris, Montmartre, la Normandie, et aussi la Finlande, vers la fin de sa vie. Comment ne pas être bouleversé devant la misère des Hâleurs de la Volga ? Comment ne pas se sentir ratatiné devant le portrait officiel du tsar ? Voilà une expérience qu’il ne faut rater sous aucun prétexte.
Plus d’informations :
Exposition Ilya Répine : peindre l’âme russe
Petit Palais, avenue Winston Churchill, Paris
Plein tarif : 13 €
Tarif réduit : 11 €
Moins de 18 ans : gratuit