Qu’est-ce que Yandex, le Google russe ?


Economie / vendredi, avril 24th, 2020

Yandex est le principal moteur de recherche en Russie devant Google. Cette société de 10 000 employés veut maintenant conquérir d’autres marchés de services en ligne.

Quand vous voulez trouver un bel article de L’Ours Magazine, votre réflexe est peut-être d’aller sur Google. Vous avez pourtant une multitude de possibilités de moteurs de recherche, dont certains qui protègent vos données. Lorsqu’un Russe va sur internet, il utilise en majorité Yandex, un moteur de recherche et navigateur lancé en 1997 en Russie, c’est-à-dire avant Google.

Yandex propose toute une série de services : boîte mail, cartes de géolocalisation, musique, vidéos, applications en tous genres. Le groupe offre accès à ses prévisions météorologiques. Récemment, Yandex a renforcé ses services en ligne en achetant Vezet, principal site de réservation de taxi, tout comme il a racheté la filiale russe d’Uber en 2017. Ce qui fait de « Yandex.Taxi » le leader du marché national.

Une concurrence pour la technologie américaine

Le groupe russe propose aussi de l’autopartage avec « Yandex.Drive », et s’est associé à Renault pour que son assistant vocal Alissa et le service « Yandex.Auto » soient présents dans toutes les voitures du constructeur français. En 2018, il a aussi lancé son tout premier smartphone (inutile de vous dire le nom… « Yandex.Phone »), dont l’ambition est de titiller les technologies américaines.

Le Yandex.Phone a été lancé en 2018. Crédit : Yandex

Fiodor Iéjov, responsable de Yandex, avait déclaré à l’occasion du lancement : « Notre téléphone, c’est avant tout la possibilité de montrer à tous les producteurs russes la manière dont Yandex peut fabriquer un téléphone du début à la fin, avec notre interface utilisateur et notre écosystème ». Le commerce en ligne, en Russie, connaît deux grands leaders : Yandex et son concurrent Mail.ru, qui possède aussi le « Facebook russe » Vkontakte.

E-commerce et ambition internationale

Pour ce secteur du e-commerce, Yandex peut compter sur un allié de poids, la principale banque russe Sberbank. Le but est de proposer des livraisons, des comparaisons de produits, etc. Le géant chinois Alibaba est aussi un partenaire de Yandex. Cette stratégie, saluée par les médias occidentaux (voir Les Echos et Le Figaro), a permis au groupe de conquérir des marchés étrangers. Si elle est bien implantée dans les pays d’ex-URSS et en Turquie, la société peut désormais envisager le marché européen et asiatique.

Le siège social du groupe Yandex, à Moscou.

Où s’arrêtera l’ambition de son PDG et fondateur, Arkady Volozh ? Pour lors, Yandex ne s’installe pas en France, malgré ses tentatives de montrer patte blanche dans la protection des données. En effet, souvent accusé de proximité avec le Kremlin, le groupe russe doit essuyer les attaques provenant de la Silicon Valley.

A contrario, un article du Süddeutsche-Zeitung affirmait le contraire : « Yandex propose à lui seul des services équivalents à ceux de Google, Amazon, Netflix, Uber, PayPal, Lieferheld, Car2Go et Spotify réunis. (…) Ce qui ne plaît pas forcément au gouvernement de Vladimir Poutine ».