L’interprétation de Roméo et Juliette par l’orchestre de Paris, jeudi 24 septembre à la Philharmonie, a valu un tonnerre d’applaudissements aux musiciens.
Hier, le programme de la Philharmonie comprenait deux œuvres de Maurice Ravel et une de Sergueï Prokofiev. Une véritable déveine pour le premier, éclipsé par le génie russe du second. Quelle interprétation en effet par le formidable orchestre de Paris d’une œuvre si connue, si entendue, mais qui est toujours capable de nous prendre au plus profond des tripes.
Le concert aurait dû être dirigé par un Russe, le fameux Tugan Sokhiev. Cependant, en raison des contraintes sanitaires, il a été remplacé par Esa-Pekka Salonen, chef d’orchestre finlandais et compositeur prolifique. Autre style, autre gestuelle. Cela n’a pas troublé les musiciens, au contraire, qui ont semblé eux aussi bien plus pénétrés par la musique de Prokofiev que par celle de Ravel. Cela demeure une impression.
La musique russe s’invite dans les cœurs
La célèbre Danse des chevaliers a charmé le public, que l’on sentait moins agité et toussotant. La classe de Prokofiev est d’illustrer les scènes d’une œuvre d’inspiration shakespearienne tout en nous faisant ressentir son contexte à lui. Véritable passerelle entre les pionniers du Groupe des Cinq et les visionnaires soviétiques du 20e siècle tels que Chostakovitch, Sergueï Prokofiev est peut-être le compositeur qui a le plus inspiré les musiciens contemporains.
Une pluie de hourras et d’applaudissements s’est abattue sur la Philharmonie, elle-même battue par une vraie averse. Cela faisait longtemps que l’on attendait un tel engouement post-confinement. Piotr Tchaïkovski fut moins chanceux au moins de mars, puisqu’un concert mêlant son Casse-Noisette et le Peer Gynt d’Edvard Grieg avait été annulé pour cause de coronavirus. La semaine prochaine, la Philharmonie proposera Le sacre du printemps de Stravinsky.