La rétrospective « Pionnières du cinéma soviétique » met un coup de projecteur sur ces femmes qui ont contribué au développement du grand écran en Russie.
La Révolution russe a permis de nombreuses avancées sur le plan culturel. En témoigne la place des femmes dans le cinéma russe, qu’il n’était pas rare de voir diriger un film, contrairement aux pays européens d’alors. C’est le message principal que cette rétrospective de la Cinémathèque véhicule : « Jusqu’aux années 1960, il y eut plus de réalisatrices en URSS que dans aucun autre pays ».
Olga Préobajenskaïa est sans doute restée la plus connue de ces femmes artistes. Son film engagé Les femmes de Riazan a rencontré un succès phénoménal jusqu’en France. Cependant, si elles battaient des records d’entrées dans leur pays, elles demeurent encore aujourd’hui inconnues de la majorité du public. Il fallait donc un événement tel que celui-là pour leur rendre hommage.
« Une question politique »
« Pionnières du cinéma » a débuté mercredi 14 octobre et continue jusqu’au 29 octobre, avec de nombreux films d’une rareté incroyable. Au programme, des documentaires, des fictions pour enfants, mais aussi de véritables chefs d’œuvres signés Nutsa Gogoberidze, Margarita Barskaïa et Nadejda Kocheverova. Certaines séances seront commentées par Irène Bonneau ou Bernard Eisenschitz.
Une telle rétrospective permet aussi de réfléchir à la question féministe, ce dont ne se cache pas la Cinémathèque qui présente ainsi son travail : « Ce n’est peut-être pas une simple note en bas de page de l’histoire, mais une question politique. L’accès des femmes aux moyens de production – par exemple du cinéma, la remise en question de la division du travail par genres, ne se fait pas naturellement, progressivement, mais est un processus révolutionnaire, qui se heurte à de fortes résistances et retours en arrière ».