L’Ours Magazine tente de montrer la culture russe au-delà des clichés véhiculés en Occident. Et ce n’est pas le nouveau clip “Petrouchka”, signé Soso Maness, qui aidera à y voir plus clair.
Quand la Russie est mise à l’honneur et sert de terreau à l’imagination des artistes français, on ne peut que s’en réjouir. Mais à quel prix ? Le rappeur marseillais Soso Maness a récemment dévoilé le clip de sa chanson “Petrouchka”. En voyant le titre, on pourrait à juste titre s’attendre à voir la célèbre marionnette russe (équivalent de notre Guignol), voire à un hommage au ballet d’Igor Stravinski, Petrouchka (sans y croire réellement).
Mais non, Petrouchka est simplement le nom de la petite amie du protagoniste, dont la qualité digne d’être mentionnée serait de porter un sac Chanel – premier cliché, celui de la cupidité des femmes russes. Si le sample de Kalinka sert tout au long de l’instrumentation, ce n’est pas pour déplaire. Mais encore aurait-il fallu nous épargner la litanie d’images d’Épinal liées à la Russie.
“Spasiba, Bolchoï, vodka, coca, dasvidania”
Tout d’abord, le visuel. Un méli-mélo des fantasmes occidentaux jetés sous l’objectif d’une caméra virevoltante : on aperçoit un haut-gradé orné de nombreuses médailles et à la barbe foisonnante, un véhicule militaire, des danseuses étoiles visiblement déchirées entre le classique et l’urbain (soit)… On imagine que ça marche, après tout, en 3 minutes, il faut des images impactantes.
Mais ce qui va être le comble du mauvais goût, finalement, c’est le texte de Soso Maness. Rebondissant sur son fameux “Zumba café”, où le Brésil avait été réduit au mot “carnaval”, il pond sur Petrouchka une nouvelle punchline tout aussi réductrice sur la Russie : “Et ça fait spasiba Bolchoï, vodka, coca, dasvidania”. Est résumée dans cette phrase ce qui est sous-entendu dans toute la chanson : que la jeunesse russe peut être associée à la drogue et à la vodka. On aura fait mieux comme hommage à la culture russe…