Dmitri Chostakovitch est le plus aimé des compositeurs russes, avec Tchaïkovski. Trois éléments l’expliquent : il est le plus récent parmi les « grands », il a laissé une œuvre colossale, et surtout… il avait un talent hors pair qui lui a permis de composé la Valse n°2. L’Ours vous rappelle sa biographie.
Mature dans son art et dans la vie
Dmitri Chostakovitch est né le 12 septembre 1906 à Saint-Pétersbourg. Motivé par sa mère, il se lance dans la musique et travaille les grands compositeurs germaniques comme Haydn, Mozart et Bach. Il entre ensuite au Conservatoire de Saint-Pétersbourg, où il devient ami avec le directeur, Alexandre Glazounov.
Au Conservatoire, ses maîtres sont Léonid Nikolaïev, Nikolaï Sokolov et Maximilian Steinberg. Avec la mort de son père en 1922, il doit faire face aux soucis d’argent de sa famille et devient pianiste pour cinéma. C’est à seulement 20 ans, en 1926, qu’il compose sa Symphonie n°1. Un an plus tard, sur demande du régime, sa Symphonie n°2 sert à célébrer les 10 ans de la Révolution.
Chostakovitch dans la terreur soviétique
La notoriété de Dmitri Chostakovitch s’accroît lentement, grâce à ses collaborations avec le cinéma (Meyerhold) et ses adaptations d’œuvres littéraires, comme celles de Nicolas Gogol, Honoré de Balzac et Nikolaï Leskov. Mais le régime combat les artistes échappant au « réalisme socialiste ». Disparaissent alors Akhmatova, Mandelstam, Meyerhold ou encore Tsvetaïeva.
Chostakovitch est attaqué de plein front par cette vague. Seul Prokofiev ose le défendre. Le NKVD demande des comptes au compositeur. Si Chostakovitch n’est pas fusillé, c’est uniquement parce que l’officier devant boucler son dossier l’a été avant lui. Il décide alors de changer son art et compose les Symphonies n°4 et 5, qui lui assurent un retour en grâce.
La guerre puis la « panne »
Pendant la guerre, Chostakovitch compose le cœur de son œuvre : les symphonies n°7 et 8, en plein siège de Leningrad puis de Stalingrad. Il est d’ailleurs actif pendant cette guerre, incorporé dans la défense antiaérienne. Ses compositions sont antimilitaristes et tournent malicieusement le régime en ridicule.
Récompensé de nombreuses fois, Chostakovitch obtient le prix international pour la paix, le prix Lénine, etc. Mais il est littéralement en panne d’inspiration (c’est relatif, puisqu’il compose énormément). La mort de Staline lui permet d’avoir plus de libertés. Prokofiev, Khatchatourian et lui sont réhabilités.
Victime d’un infarctus, très diminué, il consacre beaucoup de temps à la découverte des littératures française et russe, qui lui donnent de l’inspiration pour ses dernières symphonies, qu’il compose avec son fils Maxime.
Principales œuvres
- Le nez
- Lady Macbeth
- Le roi Lear
- Hamlet
- Symphonie n°2
- Symphonie n°7
- Symphonie n°8
- Symphonie n°10
- Suite pour orchestre variété n°1 (valse n°2)
L’Ours apprécie aussi :
- Quatuor à cordes n°1 (le 2e moderato est exquis)