Alexandre Tcherepnine

Alexandre Tcherepnine est un pianiste et compositeur russe du 20e siècle. Né en Russie et mort en France, il a laissé en héritage quatre symphonies.

Biographie

Une famille de musiciens

La famille Tcherepnine est très marquée par la musique. Le père d’Alexandre est Nicolas Tcherepnine, un compositeur russe ayant fortement marqué son temps, notamment par les ballets de Diaghilev. Nicolas Tcherepnine est en effet le disciple de Nicolas Rimski-Korsakov et l’un des éminents membres du cercle Belaïev. Rien de mieux pour le petit Alexandre Tcherepnine pour développer des capacités hors du commun.

Alexandre Tcherepnine est né le 21 janvier 1899 à Saint-Pétersbourg. Il se met très tôt au piano et commence déjà à composer ses premiers morceaux alors qu’il n’est qu’un enfant. Les principaux artistes en vogue alors (Serge Diaghilev, Alexandre Benois…) viennent régulièrement chez lui. Alexandre ne vit que pour la musique. Il faut bien avoir à l’esprit qu’à la fin de son adolescence, il a déjà écrit des centaines de pièces, dont une douzaine de sonates pour piano.

Influencé par les meilleurs

Ensuite, le jeune Alexandre Tcherepnine est préparé à entrer au prestigieux Conservatoire de Saint-Pétersbourg par l’excellent Victor Belaïev, lui-même formé par Alexandre Glazounov et Anatoli Liadov. La célèbre pianiste Leocadia Kashperova, protégée d’Anton Rubinstein, renforce les compétences du jeune talent. Lorsqu’il réussit à entrer au Conservatoire, Alexandre Tcherepnine est pris en main par Nicolas Sokolov, un enseignant respecté qui applique les méthodes de Rimski-Korsakov. La boucle est bouclée : comme son père, il sera toujours influencé par le compositeur de Schéhérazade.

Parmi les autres formateurs d’Alexandre Tcherepnine, on peut noter le musicologue Alexandre Ossovski, un grand ami de son père Nicolas, ainsi que le compositeur Alexandre Spendiarov.

Années d’exil

Lors de la Révolution de 1917, la famille Tcherepnine décide de s’exiler à Tbilissi, en Géorgie. Le jeune Alexandre emporte avec lui près de deux-cents courtes compositions de piano. A Tbilissi, Alexandre Tcherepnine continue d’étudier au conservatoire et donne des concerts, à la fois en tant que pianiste et en tant que chef d’orchestre. Il écrit également des musiques pour le théâtre Kamerny.

En 1921, la Géorgie est déjà totalement sous influence soviétique. Cela pousse la famille Tcherepnine à quitter définitivement le territoire russe pour l’Ouest. Installé à Paris, Alexandre ne baisse pas les bras et s’inscrit encore au conservatoire. Cette fois, il est pris sous l’aile d’Isidor Philipp, le directeur du département de piano du conservatoire.

A Paris, Alexandre Tcherepnine travaille en collaboration étroite avec le fameux Bohuslav Martinu, ainsi qu’avec Conrad Beck et Marcel Mihalovici. Son directeur, Isidor Philipp, l’aide à publier les principaux petits morceaux de piano qu’il a écrit lorsqu’il était plus jeune. Paris est vraiment la rampe de lancement de la carrière d’Alexandre Tcherepnine. Il remporte notamment le prix Schott en 1925 pour son Concerto da camera (Opus 33).

L’Asie et Chicago, voyages vers la réussite

Cette notoriété permet au pianiste de voyager à travers le monde. A cette époque, il se rend souvent aux États-Unis, en Chine, et même au Japon où il aide grandement au développement musical. A Tokyo, par exemple, il ouvre une imprimerie pour publier les œuvres des musiciens locaux, comme Akira Ifukube et Bunya Koh.

Cependant, c’est en Chine qu’Alexandre Tcherepnine va connaître un vrai coup de cœur. Il rencontre en effet la pianiste Lee Hsien Ming, avec qui il se marie deux ans plus tard en Europe. De cette union vont naître trois fils : Peter, Serge et Ivan.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, alors qu’il réside à Paris, il suspend tout à fait son activité musicale. La fin de la guerre va signifier pour lui le début d’une renaissance flamboyante. Il retrouve toute son énergie créatrice et crée la magnifique Symphonie n°2. En 1948, il fait ses valises pour Chicago avec sa femme. Les deux époux trouvent un emploi d’enseignant à l’université DePaul et acquièrent la citoyenneté américaine.

La période américaine d’Alexandre Tcherepnine est un ère de création joyeuse. Il publie sa Symphonie n°3 et fait émerger des musiciens comme Robert Muczynski, Phillip Ramey, Gloria Coates et John Downey. Ses deux dernières symphonies sont joués par les orchestres locaux et il connaît un grand succès. En 1969 il déménage pour New York et voyage souvent entre le Vieux et le Nouveau Continent. Il s’éteint à Paris le 29 septembre 1977.

Liste des œuvres

Alexandre Tcherepnine a été très prolifique. On compte parmi ses œuvres quatre symphonies, six concertos pour piano, trois opéras, treize ballets et de très nombreuses musiques pour piano.

  • Concertos pour piano (1 à 6)
  • Symphonies (1 à 4)
  • Sonates (1 à 3)
  • Le violoncelle bien tempéré
  • Intermezzo…