Revol Bounine est un grand compositeur russe et soviétique du 20e siècle. Il a laissé dix symphonies et un poème symphonique inspiré de Pouchkine.
Revol Bounine, l’enfant de la Révolution
Revol Samoïlovitch Bounine est né le 6 avril 1924 à Moscou. Son père, qui s’appelait Samouil Markovitch, était un professeur d’économie sociale, mais surtout un bolchévik de la première heure. Avant même que n’éclate la Révolution russe, il était un membre du parti bolchévique. Quand son fils est né, il l’a appelé Revol en hommage à la Révolution.
A seulement six ans, Revol Bounine commence à écrire des valses, des polkas, des menuets ou encore des marches sur ses feuilles. Il n’a pas de papier à musique car ce type de matériel était particulièrement dur à trouver dans la Russie post-révolutionnaire. Sa mère lui enseigne le piano et l’encourage dans son apprentissage de la musique.
Revol Bounine formé par Vissarion Chebaline
Revol Bounine perd sa mère à 14 ans. C’est alors son père, Samouil, qui va s’occuper de son éducation. Il entre alors à l’école de musique de Moscou, où il étudie la composition avec Ilya Litinski. Au bout de ses trois ans d’études, il est admis au Conservatoire de Moscou. Le directeur de l’époque, Vissarion Chebaline, le prend sous son aile.
En 1941, il est convoqué pour travailler dans une usine militaire avant d’être intégré dans le service actif. Cependant, conscientes de ses aptitudes musicales, les autorités soviétiques le font stationner non loin de Moscou. En mars 1943, il est démobilisé pour des raisons de santé.
Sous l’aile du grand Chostakovitch
A peine trois mois plus tard, le grand Dmitri Chostakovitch entre au Conservatoire pour y donner des cours. Il choisit comme premier élève Revol Bounine, qui restera longtemps son seul et unique disciple. Le professeur trouve cela formidable que son apprenti lise Tchekhov et Leskov, ou encore qu’il connaisse la différence entre une passacaille et une chaconne.
Deux ans plus tard, il reçoit son diplôme avec les honneurs. Cependant, Vissarion Chebaline, rancunier d’avoir été écarté au profit de Chostakovitch, empêche que son nom soit gravé sur le tableau d’honneur.
En 1947, Revol Bounine accompagne Dmitri Chostakovitch à Saint-Pétersbourg (Leningrad) pour y donner des cours au Conservatoire. Il assiste son maître pour l’enseignement, et en parallèle compose sa deuxième symphonie, dont il confie la direction au chef d’orchestre Evgueni Mravinski.
La chute de Revol Bounine
Il revient à Moscou l’année suivante, enrôlé par l’État pour travailler comme éditeur de musique. Lors de la disgrâce de Chostakovitch, pendant la chasse aux sorcières des soviétiques contre les milieux artistiques, Revol Bounine perd son poste au Conservatoire. Il est indésirable dans toutes les institutions.
Revol Bounine entre alors dans une période délicate et tente de gagner son pain en écrivant pour d’autres compositeurs. S’il est critiqué de manière officielle, il n’en remporte pas moins plusieurs prix Staline. Cependant, il n’est jamais invité pour les recevoir et son nom n’est pas prononcé.
Entouré de sa femme et de proches étudiants, Revol Bounine s’éteint le 3 juillet 1976 à Moscou.
Œuvres de Revol Bounine
Œuvre | Date | Genre |
---|---|---|
Mascarade | 1944 | Opéra d’après Lermontov |
Symphonie n°1 | 1943 | Oeuvre pour orchestre |
Symphonie n°2 | 1945 | Oeuvre pour orchestre |
Le convive de pierre | 1949 | Poème symphonique d’après Pouchkine |
Symphonie n°3 | 1957 | Oeuvre orchestrale |
Symphonie n°4 | 1959 | Oeuvre orchestrale |
Symphonie n°5 | 1961 | Oeuvre orchestrale |
Concerto pour orchestre de chambre | 1961 | Oeuvre orchestrale |
Symphonie n°6 | 1966 | Oeuvre orchestrale |
Symphonie n°7 | 1969 | Oeuvre orchestrale |
Symphonie n°8 | 1970 | Oeuvre pour orchestre de chambre |
Symphonie n°9 | 1975 | Oeuvre orchestrale |
Concerto pour alto et orchestre | 1952 | Dédié à Roudolf Barchaï |
Symphonie concertante | 1972 | Concerto pour violon et orchestre |
Sonatine | 1939 | Oeuvre pour piano |
Conduis-nous | 1964 | Oratorio |
Deux vies | 1956 | Musique de film |
Dix jours qui ébranlèrent le monde | 1968 | Musique de film d’après John Reed |
Le prolétaire volant | 1962 | Musique pour dessin animé |