Alexandre Glazounov est sans doute le compositeur russe qui mériterait bien mieux que la médiocre notoriété qu’il connait en Occident – trop insuffisante. Au tournant de deux époques, il a fait le lien entre le Groupe des Cinq et les compositeurs modernes comme Prokofiev, Stravinski et Chostakovitch.
Un musicien prodige bien entouré
Alexandre Glazounov, né le 10 août 1865 à Saint-Pétersbourg, a très vite su manier les instruments de musique. Dès neuf ans, il se met au piano. Deux ans plus tard, il compose déjà. Le premier à voir le potentiel incroyable de Glazounov est Nikolaï Rimski-Korsakov, qui le prend sous son aile. Il se met à fréquenter très vite le Groupe des Cinq, qui vient de perdre Moussorgski.
Son développement musical progressait non pas de jour en jour, mais d’heure en heure.
Rimsky-korsakov
Un autre homme est impressionné par le talent du jeune enfant : Mitrofan Belaïev, un mécène qui dispose d’une grande entreprise de bois. Belaïev, qui soutient également Alexandre Borodine, place Glazounov sous la protection de Rimski-Korsakov. Il l’emmène en Europe apprendre auprès de Liszt.
Glazounov manquait de confiance en lui
Plusieurs fois, il lui arrive d’être en panne d’inspiration ou en déficit de confiance. Glazounov se met à boire, ce qu’a noté Dmitri Chostakovitch dans ses souvenirs. Rapidement, on lui demande d’être chef d’orchestre, mais son talent ne convainc pas tout le monde.
Lorsqu’il dirige la première de la Symphonie n°1 de Rachmaninov, il sera si mauvais que Rachmaninov tomba en dépression. On dit même que Glazounov était alcoolisé lors de la première.
Tout de même, Glazounov avait assez confiance en sa mémoire pour écrire la fin des œuvres inachevées de Borodine, de tête, en ne les ayant entendues qu’une seule fois.
La Révolution et ses camarades compositeurs
A partir de la révolution socialiste de 1905, Alexandre Glazounov est nommé directeur du Conservatoire de Saint-Pétersbourg, fondé par Anton Rubinstein. Il défend les jeunes pousses comme Chostakovitch. Stravinski, lui, après l’avoir admiré, en vient à le détester. Il est vrai que Glazounov n’appréciait pas tellement sa musique.
Pendant la Révolution, il dirige plusieurs orchestres dans les usines ou les postes de l’Armée rouge. A partir de 1928, il part en Europe, aux États-Unis, avant de s’installer à Paris en 1929. Il meurt à Neuilly en 1936.
Découvrir ses œuvres
L’Ours conseille :
- Symphonie n°5
- Raymonda
- Quatuor à cordes en la majeur
- Les saisons
- Elegie pour alto et piano
