Le thé en Russie a des origines très anciennes et il s’est imposé au fil des siècles comme l’une des principales boissons. Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur le thé dans la gastronomie russe avec L’Ours Magazine.
Origine du thé russe
Avant le thé, les Russes consommaient surtout le sbitegne, une boisson à base de miel. En 1638, un prince mongol offre un présent au tsar de Russie Michel Ier : du thé. Ce sont les émissaires Vassili Starkov et Stepan Nevierov qui rapportent ce cadeau fait par Altan Khan. La cour impériale devient vite addict à ce mystérieux breuvage qu’elle commande à la chine des Qing. A la fin du siècle, le médecin d’Alexis Ier affirme que le thé a de grandes vertus pour soigner les malades.
Au XVIIIe siècle, le thé se répand dans toute l’aristocratie russe à travers le pays. Le samovar, utilisé pour chauffer et garder au chaud le thé, devient vite un symbole qu’on retrouve dans la littérature russe. En 1825, 87% des importations russes depuis la Chine concernent le thé ! Les caravanes de thé se déversent sur le pays et tout le peuple se met à en consommer. En 1913, les importations coûtent aussi cher que le budget alloué à l’éducation…
Le thé en Union soviétique
La révolution russe porte un coup fatal aux usines chinoises. Les autorités soviétiques décident de produire le thé en Géorgie puis, dans les années 1930, en Azerbaïdjan. Même sur le territoire russe, la production prend de l’ampleur grâce au thé Krasnodar. En 1941, près de 44% du thé consommé en URSS est produit nationalement.
Pendant la guerre froide, la Russie importe son thé depuis l’Inde, avec qui elle a de bonnes relations. La mécanisation de l’industrie en Géorgie a provoqué une terrible baisse de qualité dès 1970. Les Russes prennent l’habitude de mélanger le thé géorgien, pas cher mais médiocre, au thé importé, qui est cher mais de bonne qualité.
Composition du thé russe
Le « thé russe », en France, désigne souvent un thé aux agrumes. C’est d’ailleurs le thé vendu par la marque Kusmi Tea, produite depuis 1917 par la famille Kouzmitchoff à Paris. Il faut savoir que dans les autres régions du monde, la dénomination « thé russe » ne renferme pas la même définition et la composition peut être différente.
Voici les ingrédients que l’on retrouve en général dans du thé russe :
- Thé noir
- Orange
- Citron ou citron vert
- Bergamote
- Mandarine
- Fleur d’oranger
Le samovar, ustensile indispensable
Les Russes ont créé leur propre outil pour faire bouillir le thé. Il s’agit du samovar (littéralement, « bouillir soi-même »), récipient en métal que l’on fait chauffer sur un brasier. En 1740, la famille Galitzine dispose de la première bouilloire russe, et c’est la même année que le mot samovar est répertorié dans un registre, puisqu’un récipient est confisqué aux douanes de Iekaterinbourg. Le samovar est surtout le symbole d’un moment social, puisque les convives sont réunis autour du thé.