Des parents déportés
Vassili Axionov est né le 20 août 1932 à Kazan, dans l’Union soviétique. Son père est Pavel Axionov et sa mère, la célèbre Evguénia Guinzbourg. Celle-ci était une journaliste communiste très réputée ayant écrit une Histoire de la Tatarie. Membre du secrétariat du Parti communiste de Tatarie, elle profite avec son mari Pavel de hautes fonctions dans le dispositif soviétique.
Cependant, le 15 février 1937, Evguénia Guinzbourg est arrêtée et condamnée à 10 ans de réclusion pour appartenance au mouvement trotskiste. Elle est enfermée au camp de Iaroslav puis à la Kolyma. Pendant ces années d’emprisonnement, elle rédige Le Vertige et Le ciel de la Kolyma. Pavel Axionov est aussi envoyé dans un goulag.
Pendant ce temps, Vassili Axionov reste à Kazan avec sa nourrice et sa grand-mère. Mais assez vite il est également arrêté par le NKVD en tant que “fils d’ennemis du peuple” et placé dans un orphelinat sans prévenir sa famille. Le petit Vassili, qui n’a pas six ans, y souffre quelques temps avant d’être fait libéré par son oncle, qui le recueille chez lui pendant toute son enfance.
Une vie dédiée à la médecine et à l’écriture
En 1941, il apprend la mort de son demi-frère Alexis lors du siège de Leningrad. Alexis était le fils de Evguénia avec un certain Dmitri Fedorov. Lorsque enfin Evguénia Guinzbourg est relâchée par les communistes, elle rejoint son fils à Magadan, en 1947. C’est dans cette ville que Vassili Axionov passe et obtient avec succès son diplôme d’études supérieures.
Ses parents, qui ont survécu aux camps, ont remarqué que les médecins ont le plus de chance d’en ressortir vivants. Ils décident donc que Vassili fera des études de médecine. Il suit ainsi la formation pour devenir médecin, et en parallèle commence à écrire des livres, rapidement rattrapés par la censure soviétique. Il parvient tout de même, avec l’aide de Khrouchtchev, à devenir membre de l’Union des écrivains.
En 1963, il lance sa carrière française avec la publication de Confrères aux Editeurs français réunis. Soutenu localement par le PCF, il évolue progressivement pour montrer son attachement à la jeunesse libre, qui parle de filles et s’habille en jeans.
Un artiste complet
Dans les années 1960 et 1970, Vassili Axionov écrit de nombreux scénarios de films pour le cinéma soviétique (dont cinq seront réalisés). Ses livres, quant à eux, ont aussi été adaptés sur le grand écran. Son succès Saga moscovite a été reprise dans une série télévisée russe.
En 1980, sa carrière est celle d’un écrivain bridé et non-officiel. Il est déchu de sa citoyenneté par l’Union soviétique et décide d’émigrer définitivement. Il vit à Washington, où il enseigne la littérature, sans pour autant revendiquer un quelconque statut de dissident ou de martyr. Il revient enfin en Russie en 1989 et publie Une saga moscovite, son principal succès, sur une famille de médecins pendant la période stalinienne.
Il passe la fin de sa vie entre la Russie, les Etats-Unis et la France (en particulier Biarritz). Il meurt le 6 juillet 2009 à Moscou.
Œuvres
- Confrères (1963)
- Billet pour les étoiles (1963)
- Les oranges du Maroc (1966)
- Surplus en stock-futaille (1969)
- L’amour de l’électricité (1975)
- Notre ferraille en or (1978)
- Recherche d’un genre (1979)
- L’oiseau d’acier (1980)
- L’île de Crimée (1982)
- Une brûlure (1983)
- Le héron (1984)
- Paysage de papier (1985)
- Un petit sourire, s’il vous plaît (1986)
- Le jaune de l’oeuf (1992)
- Une saga moscovite (1995)
- Physicolyrica (1997)
- Le doux style nouveau (1999)
- Lumineuse césarienne (2003)
- A la Voltaire roman à l’ancienne (2005)
- Les hauts de Moscou (2007)
- Terres rares (2008)