Le compositeur russe Alexandre Ilynski est surtout connu pour sa berceuse Noure et Anitra. Voici ce qu’il faut savoir sur la vie de ce musicien.
Une formation musicale à Berlin
Alexandre Ilyinski est né le 12 janvier 1859 à Tsarskoïe Selo. Son père était médecin dans le corps des cadets du tsar. Logiquement, il fait ses études dans le corps des cadets, à Saint-Pétersbourg, où il lui arrive de participer à des soirées musicales en tant que pianiste ou compositeur. Pour rappel, il a commencé à jouer du piano et composer dès ses sept ans. Son diplôme en poche, il rejoint l’artillerie, entre 1877 et 1879.
Alexandre Ilyinski suit une formation musicale à l’Académie royale prussienne des arts, à Berlin. Le musicien allemand Woldemar Bargiel lui donne des leçons de composition libre, contrepoint, fugue et d’instrumentation. Ses tuteurs en matière de piano sont Theodor Kullak et Natanael Betcher. En parallèle, Ilyinski suit des conférences de philosophie à l’université de Berlin.
Alexandre Ilyinski enseignant à Moscou
En 1885, Alexandre Ilyinski retourne en Russie pour enseigner à l’école de musique et d’art dramatique de la Société philharmonique de Moscou. Il y enseigne le piano, la théorie musicale et la composition. Il démissionne en 1899 pour donner des cours particuliers. Parmi ses élèves, il compte Vassili Kalinnikov, Nikolaï Roslavets, Anatoli Alexandrov ou encore le Finlandais Väinö Raitio.
En 1904, il rédige plus de 300 articles pour le dictionnaire moscovite « Biographies des compositeurs du 4e au 20e siècle ». A partir de 1905 et jusqu’en 1920, il est professeur au Conservatoire de Moscou et s’occupe de la classe de composition, théorie et histoire de la musique.
Noure et Anitra et la Fontaine de Bakhchissaraï
En parallèle de ses cours, Alexandre Ilyinski compose beaucoup. On peut citer parmi ses œuvres importantes La Fontaine de Bakhchissaraï, inspirée d’un poème de Pouchkine, ou encore la berceuse Noure et Anitra. Il a composé une symphonie et des Danses croates. Il est particulièrement influencé par la musique d’Alexandre Borodine, Mikhaïl Glinka et Modeste Moussorgski.
En 1915, l’orchestre du Bolchoï joue à Moscou son 10e concert symphonique populaire, sous la direction d’Alexandre Ilyinski et Fedorov. Les œuvres jouées sont celles de Piotr Tchaïkovski et Alexandre Ilyinski lui-même. En 1917, il publie un Petit guide pour l’enseignement pratique de l’orchestration, qui sera utilisé encore longtemps après sa mort. Il publie les œuvres pour piano de Beethoven.
Mort et mémoire d’Alexandre Ilyinski
Alexandre Ilyinski meurt en 1920 à Moscou. Son œuvre ne lui survivra pas, et le label soviétique Melodiya, des années plus tard, n’enregistra même pas ses musiques. Il disparaîtra progressivement des mémoires. Aujourd’hui, les étudiants pianistes connaissent sa berceuse Noure et Anitra. Sa femme, Maria Ilyinskaya, lui survivra 40 ans ! L’une de ses filles est devenue pianiste, une autre architecte.