L’écrivain russe Valentin Kataïev est surtout connu pour ses pièces de théâtre Je veux voir Mioussov et La quadrature du cercle.
Jeunesse dans un milieu conservateur
Valentin Kataïev est né le 16 janvier 1897 à Odessa dans la famille de Piotr Kataïev, un conseiller à la Cour et professeur au séminaire féminin local. Sa mère est Eugénie Bachei, une femme issue de la noblesse de Poltava. L’un des personnages de Valentin Kataïev s’appelle justement Piotr Bachei.
Les ancêtres des Kataïev étaient membres du clergé orthodoxe de Kirov (anciennement nommé Viatka), comme le grand-père de Valentin, archiprêtre. L’autre grand-père, côté maternel, était général dans l’armée impériale russe.
Antisémitisme et carrière militaire
Valentin Kataïev commence à écrire alors qu’il est au lycée. Il fait alors partie de l’Union du peuple russe, une organisation monarchiste réactionnaire fondée par Alexandre Doubrovine et Apollon Maïkov. Valentin Kataïev écrit des poèmes nationalistes et antisémites. Patriote engagé, il se porte volontaire pour l’armée en 1915, en tant qu’artilleur.
La révolution de 1917 va bousculer les plans du jeune Kataïev. Il est mobilisé dans l’armée rouge pendant la guerre civile et combat contre les troupes du général Anton Denikin. Il travaille ensuite pour l’agence télégraphique russe. En 1920, sa situation se stabilise et il devient journaliste dans sa ville, à Odessa.
Les succès de Kataïev… jusqu’au théâtre de Moscou !
C’est en 1922 que Valentin Kataïev découvre la capitale, Moscou. Là, il se sent libre et écrit des petites pièces de théâtre comiques sous un nom d’emprunt. Il publie son premier roman en 1926, Les concussionnaires. Cette œuvre satirique parait dans le journal Krasnaya Nov et s’inspire de la politique communiste contre la corruption. Une politique qu’il a ressentie en tant que collaborateur de revues comme Krokodil, Rabochaya Gazeta et Krasny Perets.
Kataïev est l’un des plus brillants écrivains de la Russie moderne. Parmi les auteurs russes, seul Nabokov pouvait être considéré comme un digne rival.
Dodona Kiziria
Le roman Les concussionnaires est si bien reçu que Konstantin Stanislavski demande à Valentin Kataïev de l’adapter au théâtre. Chose faite, en 1928, dans le célèbre théâtre d’art de Moscou. Un film est également réalisé en 1931. Kataïev continue ensuite de publier des œuvres à succès, comme La quadrature du cercle, Je veux voir Mioussov, Les gaspilleurs, Au loin une voile…
Éditeur et promoteur du journal lyrique
Valentin Kataïev est rédacteur en chef de la revue Jeunesse (Yunost) entre 1955 et 1961. Il peut ainsi mettre en avant les talents littéraires de la nouvelle génération, comme Evgueni Evtouchenko et Bella Akhmadoulina, récemment mariés. Le premier est connu pour ses poèmes et sa volonté de rendre la liberté à l’individu, après la mort de Staline. La seconde est une ancienne traductrice du KGB, poétesse opposée à la persécution de Pasternak.
Vers la fin de sa carrière, Valentin Kataïev travaille un nouveau style qu’il baptise le « journal lyrique », où il mêle autobiographie, fiction et pensées sur son temps. Le livre Le puits sacré en est le plus grand symbole. Il est marié à une femme juive, Esther Brenner, ce qui montre son revirement idéologique par rapport à sa jeunesse antisémite. Il meurt le 12 avril 1986 à Moscou.
Œuvres de Valentin Kataïev
- Les Concussionnaires
- Les Choses
- Temps en avant
- Les Gaspilleurs
- Au loin, une voile
- Les flots de la mer Noire
- Je suis le fils du peuple
- L’étendard
- L’épouse
- Le fils du régiment
- Pour le pouvoir des soviets
- Le village de la steppe
- Vent d’hiver
- La quadrature du cercle
- Je veux voir Mioussov
- Le puits sacré
Foire aux questions (FAQ)
Valentin Kataïev est surtout connu pour “Je veux voir Mioussov” et “La quadrature du cercle”
Il est né le 16 janvier 1897.
Le “journal lyrique” est un style littéraire pensé par Kataïev, qui mêle des éléments autobiographiques, des éléments fictifs et permet de développer une critique sociale.