Et l’acier fut trempé est le premier roman de l’écrivain russe Nicolas Ostrovski. Largement autobiographique, il retrace les grands moments de la lutte armée des soviétiques pour parvenir au pouvoir.
Un roman révolutionnaire
Ostrovski, un soldat-écrivain
Nicolas Ostrovski publie Et l’acier fut trempé en 1932, alors que le pouvoir soviétique s’affirme et s’impose parfois avec violence. Il s’agit d’une œuvre fondamentale de la littérature communiste des débuts de l’URSS, lue par des générations d’écoliers et servant de modèle pour la fondation de ce que l’on appellera, plus tard, le réalisme socialiste.
Pour le moment, en 1932, Ostrovski est un personnage de notoriété publique. Il a exercé des petits boulots toute sa jeunesse durant, avant de s’engager dans la guerre civile du côté de l’armée rouge. Gravement blessé, il se met à écrire ses souvenirs du front. Et l’acier fut trempé parle de cela : le moral des troupes, les stratégies militaires, les mouvements de panique, la propagande, la fierté et l’idéalisme soviétiques. A travers chaque soldat, on sent vibrer la flamme d’Ostrovski.
Edité par Le temps des cerises
Lui souffre de plus en plus de sa blessure, mais aussi de diverses maladies qui le clouent au lit. Il sera bientôt paralysé, alors que sa gloire s’étend hors des frontières de l’URSS. Il écrit pour les gazettes et prépare son second ouvrage, Enfantés par la tempête. Mais la maladie le gagne jusqu’à lui ôter la vue. André Gide, Maxime Gorki, de nombreux écrivains russes viennent à son chevet. Il meurt laissant son roman inachevé.
Sache vivre lorsque la vie devient intolérable.
Nicolas Ostrovski
Et l’acier fut trempé a été traduit en 1945 par Valentin Feldman et préfacé par Romain Rolland. L’ouvrage a été récemment republié par Le temps des cerises. Le roman a donné vie à deux films, l’un par Marc Donskoï en 1942 et l’autre, du nom du héros Pavel Kortchaguine, en 1956. Un téléfilm plus récent (1973) s’est inspiré de l’œuvre d’Ostrovski, signé Nicolas Machtchenko.
Résumé : Et l’acier fut trempé
La quatrième de couverture du livre présente le résumé suivant : « Voici un livre mythique de la littérature soviétique. Il nous raconte la vie aventureuse du jeune Pavel Kortchaguine emporté par les événements de la révolution d’octobre. Il participe à la guerre civile contre les armées blanches, connait des amours contrariées, et sa vie brûle au feu de l’action. Et l’acier fut trempé est le livre du romantisme révolutionnaire ».
Avis de L’Ours Magazine sur ce livre
D’un point de vue historique, cet ouvrage est un précieux témoignage de l’élan qui traversait les soldats de l’armée rouge. Il est écrit non pas par un homme de lettres, un pur produit de l’université de Moscou, mais par un homme du peuple, un militaire, une vraie plume qui sait partager au lecteur sa soif de révolution.
Parfois ardu par la redondance des patronymes russes entremêlés et la succession rapide d’opérations militaires, Et l’acier fut trempé n’en demeure pas moins une œuvre réussie. Un ton original, une construction solide du récit, des considérations profondes sur l’engagement et même l’amour… C’est un livre, certes long, qui mérite d’être lu.