Quentin Velay : “Une Europe des nations, de Lisbonne à Vladivostok”


Interview, ITWP, Politique / lundi, avril 17th, 2017

PhotoITWEtudiant de 22 ans, le Montpelliérain Quentin Velay est secrétaire général des Jeunes de la Droite Populaire et membre du bureau des Républicains-Russie. A l’aune de son parcours franco-russe, il nous livre un regard sur la France et la Russie et les actes politiques qui pourraient être entrepris pour rapprocher ces deux pays.

Quelle est votre histoire avec la Russie?

Initialement, je n’ai aucun lien familial, ni attache particulière, avec la Russie. J’y ai été pour la première fois en tant que simple visiteur, par curiosité. Je suis tombé à ce moment là littéralement amoureux de la Russie. Contrairement à l’Occident, la Russie est un pays où tout est plus extrême. Les réactions sont ainsi souvent tranchées : soit on l’aime soit on la déteste. Me concernant, j’aime ce pays et j’y suis désormais profondément attaché. Sa culture, son histoire ou encore son dynamisme actuel sont pour le moins séduisants. La Russie a quelque chose de fantastique : on s’y sent extrêmement libre. Cette liberté est accompagnée de valeurs solides, que ce soit la renaissance de l’orthodoxie à la sortie de l’URSS ou encore le patriotisme dans le cœur des Russes. La Russie est fascinante et intrigante par sa grandeur et sa puissance, sa diversité et son unité, sa beauté et ses extrêmes.

Que retenez-vous de ce pays, des gens qui l’habitent?

Je retiens de mes expériences russes la dynamique, et l’avenir destiné à ce pays. En 20 ans, la Russie s’est métamorphosée et continue toujours de se transformer. Malgré les sanctions et la pression internationale, la Russie reste une terre d’investissement. La démographie est à la hausse, le rouble se stabilise, la croissance ne cesse d’augmenter, le chômage est quasi-inexistant, l’insécurité y est très faible et le pays offre une stabilité juridique favorable. Ainsi, je reste persuadé de la prospérité économique actuelle et future du pays.

De plus, malgré les barrières linguistiques et la dureté de la vie, je pense notamment au climat, il n’est pas complexe de s’adapter en Russie. Les Russes sont attachants. La froideur du premier abord, visible notamment sur le visage des Moscovites parcourant les allées du métro, se brise vite après avoir échangé quelques mots. En apprenant à les connaître, on découvre que les Russes ont des valeurs et cela est appréciable.

Y retournez-vous régulièrement?

Oui je retourne régulièrement en Russie. Que ce soit dans un cadre professionnel ou étudiant par le passé, c’est toujours un plaisir pour moi de me rendre à Moscou ! 

Pourquoi voyez-vous la France et la Russie comme des amies et des alliées potentielles?

 Je crois sincèrement en une Europe des nations allant de Lisbonne à Vladivostok. La France et la Russie sont historiquement deux empires s’inscrivant sur un même continent, deux puissances qui ont tout intérêt à travailler main dans la main. Pourtant, la politique internationale menée par la France et divers pays Européens depuis plusieurs années joue en notre désavantage. Alors que la France aurait tout intérêt à se rapprocher de la Russie, que ce soit économiquement ou encore militairement afin d’éradiquer le totalitarisme islamique, nous continuons à suivre aveuglement la politique dictée par les néo-conservateurs de Washington et de Bruxelles. Cette triste réalité n’est pas seulement visible avec la Russie : la France tourne également bêtement le dos à la Syrie depuis des années alors que nous aurions tout intérêt à dialoguer avec le régime en place. Par ailleurs, cet aveuglement de nos dirigeants a également causé des répercussions économiques indéniables : de nombreux agriculteurs et entrepreneurs Français ont perdu des parts de marchés suite aux sanctions.

J’irais plus loin en disant également qu’il ne faut pas perdre de vue que toutes les civilisations sont mortelles, l’Histoire nous l’a prouvé. La tragédie du communisme en Russie au 20ème siècle et le néo-conservatisme impérialiste hystérique aujourd’hui aux Etats-Unis sont les deux faces d’une même pièce : il s’agit de peuples ayant oublié leurs racines. Alors que l’Europe de l’ouest s’engouffre dans la médiocrité par le fruit de ses dirigeants, la Russie a su renaître de ses cendres et renouer avec ses traditions au lendemain de l’URSS. L’Europe de l’ouest, et plus précisément la France, doit elle aussi se réveiller, mettre fin à cette décadence infernale à la fois morale et économique. La société française doit retrouver un cap, tout comme la Russie a su en retrouver un il y a maintenant plusieurs années.

Quelle est votre action en ce sens?

Au lendemain de la victoire de François Hollande, j’ai décidé de m’engager au sein de l’UMP et notamment à la Droite Populaire. Aux Jeunes de la Droite Populaire, dont j’ai l’honneur d’être le Secrétaire général, nous avons pu organiser différentes conférences, publier diverses tribunes et organiser de multiples actions dans une optique de rapprochement des peuples et de réchauffement des relations franco-russes.

Par ailleurs, je suis également membre de diverses associations auxquelles j’apporte un soutien à mon modeste niveau, je pense notamment à France-Russie Convergence.

Qu’est-ce qui prédomine entre votre engagement politique pour LR et cette action?

En réalité, mon engagement en faveur de cette action est tout à fait compatible avec les Républicains.

Tout d’abord, en effet, je suis membre du bureau des Républicains Russie, section destinée aux Français expatriés en Russie, où nous préparons notamment, actuellement, les législatives des Français de l’étranger sur cette circonscription ainsi que l’élection présidentielle.

Par ailleurs, François Fillon est actuellement, selon moi, le seul candidat apte à gagner au second tour, qui pourrait opérer un réel changement de cap géopolitique et disposer d’une majorité parlementaire lui permettant de gouverner. Une fois au pouvoir, la France renouera avec la Russie, afin de lutter efficacement contre la terreur islamique au Moyen-Orient. Fillon mettra également fin aux sanctions, en posant des bases durables et saines d’une relation entre nos deux pays.

Que pensez-vous de la Russie actuelle?

Je vois la Russie actuelle sortir renforcée de la crise qui lui a été imposée suite au rattachement, démocratique rappelons le, de la Crimée à la Fédération de Russie.

Le pays a développé une réelle économie interne et favorisé ses partenariats avec les pays voisins. Pour prendre un exemple concret, on voit par exemple aujourd’hui sur des étalages des tomates Russes, ce qui été inimaginables par le passé, il y a quelques mois encore cela été automatiquement importé.

La Russie continue à diversifier son économie, les hydrocarbures ne pèsent plus que 10% dans le PIB. Le secteur bancaire est désormais solide. La stabilisation du cours de la monnaie à 60 roubles pour 1 euro va peu à peu favoriser les investissements étrangers.

D’un point de vue politique, Poutine a une popularité qui ferait rêver n’importe quel chef d’état ! Cela est facilement démontrable par des instituts de sondages externes au pays ou bien, tout simplement, en discutant avec les Russes. Poutine a su redresser son pays et je suis persuadé qu’il maintiendra ce cap dans les années à venir.

Comment concevez-vous votre rôle politique?

 Je conçois mon rôle comme celui d’un jeune ayant envie de faire bouger les lignes, ne supportant pas d’être passif face à des événements révoltants et une situation pour le moins critique. Je cherche avant tout à développer des idées, les partager et un jour je l’espère les appliquer.